Au début, tout allait (presque) bien.
Début 2025, Elon Musk et Donald Trump semblaient prêts à s’envoyer des fusées plutôt que des missiles verbaux. Le premier, techno-messie milliardaire, avait le vent dans le dos avec Tesla, X et SpaceX. Le second, fraîchement réélu, surfait sur une vague populiste avec un Congrès partiellement acquis à sa cause.
Trump voyait en Musk un allié capitaliste providentiel, une sorte de Tony Stark avec des dollars plein les poches et une aversion partagée pour les « woke policies ». Musk, de son côté, trouvait chez Trump un président pragmatique prêt à découper la bureaucratie comme un laser coupe du beurre.
Puis est arrivé le "Big Beautiful Bill"… et la beauté a tourné au cauchemar.
Début juin, Trump présente son projet phare : un plan de relance massif mêlant baisses d’impôts et subventions à l’ancienne. Problème : Musk y voit un gouffre fiscal. Il le qualifie publiquement de « Debt Slavery Bill », et de « disgusting abomination ». Traduction : un monstre budgétaire à 2 500 milliards de dollars qui ferait hurler un étudiant en première année d’éco.
Trump, fidèle à lui-même, ne digère pas la critique. Il dégaine son Truth Social et menace : « Plus un seul contrat fédéral pour les entreprises d’Elon. » (SpaceX ayant touché 3 milliards de dollars de contrats en 2024, tout de même.) L’alliance se transforme en clash.
La guerre des nerfs devient publique… et personnelle.
Elon Musk, jamais en reste quand il s’agit d’ajouter de l’huile sur le feu via X (ex-Twitter), enchaîne les messages passifs-agressifs. Puis, il franchit une ligne rouge :

Source : @X
Boom.
Une phrase, lancée comme une grenade dans un salon de porcelaine judiciaire. Musk insinue que Trump ferait partie des personnalités protégées dans l’affaire Epstein. Il ne fournit aucune preuve, mais dans l’arène politique américaine, l’allusion suffit à enflammer.
Trump répond, furax, et traite Musk de « fou », « ingrat », et « victime du syndrome de dérangement Trump ».
On pourrait croire à un sketch de South Park, mais non. C’est bien le président des États-Unis qui clash le PDG de Tesla comme s’il venait de perdre une partie de Call of Duty.
Derrière les tweets, de vrais enjeux économiques.
Trump menace de couper les subventions pour les véhicules électriques. Musk réplique en laissant entendre qu’il pourrait suspendre les missions de la capsule Dragon — pourtant cruciale pour les satellites américains et la NASA.
Les marchés, eux, oscillent entre panique et indifférence. L’action Tesla a chuté après les menaces de Trump, avant de rebondir lorsque Musk a calmé (un peu) le jeu en likant des appels à la désescalade.
Conclusion :
Nous vivons une époque formidable où un chef d’État et un magnat de la tech règlent leurs comptes comme deux ados énervés sur un forum.
Mais derrière l’humour, il y a une réalité brutale : quand deux figures aussi puissantes se tirent dans les pattes, ce sont l’économie, la recherche, l’emploi et parfois la stabilité des institutions qui trinquent.
Et pendant ce temps-là, la fameuse liste Epstein reste toujours sous scellés.
Mais apparemment… Musk a les clés.
Crédit photo : @ChatGPT