Investir durablement : est-ce vraiment rentable ?

Pendant longtemps, on a cru que l’argent et l’écologie étaient deux univers incompatibles. D’un côté, le capital et la recherche de rendement. De l’autre, la protection de la planète et une certaine méfiance vis-à-vis de la finance.

Mais les temps changent. La crise climatique, la hausse du prix de l’énergie, les nouvelles réglementations… tout cela oblige à poser une question simple : à quoi sert vraiment notre argent ?

Car aujourd’hui, placer son épargne, ce n’est pas seulement chercher une performance. C’est aussi choisir quel monde on veut financer.

Pourquoi la finance durable n’est plus un gadget ?

Soyons clairs : la finance durable n’est pas une lubie marketing inventée par les banques. Elle s’impose partout.

Les grandes entreprises sont notées selon leurs critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance). Les fonds d’investissement doivent justifier leurs choix. Et les épargnants, qu’ils soient modestes ou fortunés, posent de plus en plus souvent la même question à leur conseiller : « Est-ce que mon argent peut avoir un impact positif ? »

Ce n’est plus seulement une affaire de conscience. C’est une réalité économique. Les sociétés qui tournent le dos à la transition écologique prennent un risque énorme : réglementaire, financier, mais aussi en termes d’image. À l’inverse, celles qui innovent dans le durable sont souvent plus solides, mieux valorisées, et plus attractives sur le long terme.

Mais est-ce vraiment rentable ?

C’est la crainte numéro un : perdre en performance si l’on choisit des placements durables. En réalité, les chiffres montrent l’inverse.

Une étude de Morningstar révèle que, sur dix ans, les fonds durables ont fait un peu mieux que les fonds classiques. En moyenne : 6,9 % de rendement annuel contre 6,3 %. Cela peut sembler anecdotique… jusqu’à ce qu’on fasse le calcul.

Imaginons un capital initial de 100 000 €. Placé dans un fonds classique, il devient environ 320 000 € en 20 ans. Dans un fonds durable ? 370 000 €. Soit 50 000 € de différence – l’équivalent d’une belle voiture neuve clés en mains, ou de plusieurs années de revenus complémentaires à la retraite.

Bref, investir durable n’est pas synonyme de sacrifice. Au contraire, cela peut être une double victoire : pour son patrimoine, et pour la planète.

Comment donner une dimension durable à son patrimoine ?

L’assurance-vie responsable

Tout le monde connaît l’assurance-vie. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il est possible d’y loger des fonds labellisés ISR ou Greenfin. Concrètement, cela permet de transformer une épargne de long terme en levier pour financer la transition écologique.

Exemple : un investisseur qui verse 200 € par mois pendant 25 ans, sur un support durable offrant 5 % de rendement annuel, se constitue un capital d’environ 120 000 €. De quoi compléter sa retraite, tout en finançant des projets à impact.

Le PEA vert

Le Plan d’Épargne en Actions (PEA), souvent perçu comme un outil technique, peut lui aussi être « verdit » grâce aux ETF ou fonds investis dans les énergies renouvelables, l’économie circulaire ou encore la gestion durable de l’eau.

Son avantage fiscal est puissant : après 5 ans, les gains sont exonérés d’impôt sur le revenu (hors prélèvements sociaux). Autrement dit, c’est une enveloppe parfaite pour capitaliser à long terme sur des entreprises européennes engagées dans la transition.

L’immobilier écologique

L’immobilier reste au cœur de la stratégie patrimoniale des Français. Mais ici aussi, le durable change la donne.

Les biens énergivores (étiquettes F ou G) perdent de la valeur, car la loi encadre de plus en plus leur mise en location. À l’inverse, les logements performants sur le plan énergétique (A ou B) se revendent mieux, attirent plus facilement des locataires et coûtent moins cher en charges.

Investir dans un bien écologique ou rénover un logement ancien, ce n’est plus une option morale : c’est une façon intelligente de protéger son patrimoine sur le long terme.

Les obligations vertes

Enfin, pour ceux qui recherchent stabilité et visibilité, les obligations vertes offrent une alternative intéressante. Elles financent directement des projets concrets : parcs éoliens, centrales solaires, infrastructures propres.

Avec des rendements souvent compris entre 2 % et 3 %, elles ne visent pas la performance maximale, mais la sécurité et l’impact réel.

Attention au piège du greenwashing

Évidemment, tout ce qui est estampillé « vert » n’est pas forcément vertueux. De nombreux acteurs surfent sur la tendance sans réelle conviction. C’est ce qu’on appelle le greenwashing.

Comment s’en protéger ? En privilégiant les labels reconnus (ISR, Greenfin, Finansol) et en demandant l’appui d’un conseiller en gestion de patrimoine capable de décortiquer la réalité derrière les promesses marketing.

Investir durablement, c’est préparer son avenir… et celui des autres

En choisissant d’investir dans des solutions durables, vous ne construisez pas seulement un capital pour vos vieux jours. Vous participez à orienter l’économie vers des projets qui comptent vraiment : énergie propre, logement économe, infrastructures résilientes.

Votre argent devient plus qu’un outil de rendement : il devient un levier de transformation. Et c’est là toute la beauté de la démarche.

Conclusion : et si le vrai luxe, c’était d’investir utile ?

L’investissement durable n’est plus un pari, c’est une évidence. Il permet de protéger son patrimoine, de sécuriser ses revenus futurs et, en même temps, de contribuer à un avenir plus viable.

La clé, c’est de construire une stratégie équilibrée : un peu d’assurance-vie ISR pour la souplesse, un PEA vert pour la croissance, de l’immobilier écologique pour la stabilité, et pourquoi pas quelques obligations vertes pour l’impact immédiat.

Alors, si vous souhaitez donner du sens à vos placements sans renoncer à la performance, le meilleur moment pour agir, c’est aujourd’hui. Prenez rendez-vous avec un conseiller en gestion de patrimoine et commencez à bâtir un avenir où votre argent travaille pour vous… et pour la planète.

Si cet article vous a plu, vous pouvez consulter les autres juste ici !

                                                                                                                                Crédit photo : @PIXABAY

Articles qui pourraient vous intéresser

Comment préparer la transmission de son entreprise

Préparer la transmission de son entreprise

Transmettre son entreprise n’est pas un simple acte juridique que l’on signe à la hâte au moment du départ. Préparer la transmission de son entreprise est une démarche stratégique et humaine, qui se prépare bien en amont. Trop de dirigeants, absorbés par la gestion quotidienne, repoussent cette réflexion cruciale. Le risque est alors de subir une transmission précipitée : valeur mal estimée, fiscalité pénalisante, repreneur mal préparé… À l’inverse, une transmission anticipée permet de pérenniser

En savoir +
Comment placer la trésorerie de son entreprise

Placer la trésorerie d’entreprise

Placer la trésorerie d’entreprise n’est pas un simple confort : c’est un outil stratégique. Trop souvent, ces liquidités restent immobilisées sur un compte courant, où elles perdent de la valeur sous l’effet de l’inflation. En 2024, l’inflation annuelle en zone euro se situait autour de 5 %, ce qui signifie qu’un capital de 100 000 € placé à 0 % perd mécaniquement 5 000 € de pouvoir d’achat par an. La trésorerie excédentaire d’une entreprise, ce

En savoir +
Comment protéger son entreprise face aux imprévus

Protéger son entreprise

Protéger son entreprise, c’est un peu comme préparer un bateau pour une longue traversée. Vous pouvez avoir le meilleur équipage et le vent dans le dos, mais si la coque est fissurée ou que les cartes sont incomplètes, le voyage peut tourner court.En tant que dirigeant, votre mission ne se limite pas à développer votre chiffre d’affaires ou à innover. Vous devez aussi penser en stratège défensif : comment éviter les coups durs ? comment

En savoir +