Avancées récentes des leaders du quantique
A l’horizon 2025, nous ne considérons plus l’usage des ordinateurs quantiques comme futuristes. Les entreprises IonQ, Rigetti Computing, Quantum Computing Inc, Quantum eMotion, D-Wave Computing, sont à l’origine de ces avancées qui rendent les ordinateurs quantiques accessibles dès maintenant.
- IonQ propose le calcul quantique en cloud et développe des réseaux de distribution quantique par satellite.
- Rigetti Computing lance son processeur quantique Ankaa-3 de 84 qubits, un nouveau cadre permettant de repousser un peu plus les possibilités de calcul.
- Quantum Computing Inc. collabore avec la NASA pour exploiter des données LiDAR de l’espace.
- Quantum eMotion finalise la production de puces quantiques de cybersécurité.
- D-Wave annonce la mise à disposition sur le marché de son ordinateur Advantage2.
Toutes ces entreprises montrent que l’ordinateur quantique n’est plus un projet de laboratoire. Cette technologie est déjà en train de transformer des secteurs entiers en repoussant les frontières du calcul.
Mais que se passerait-il si l’IA et l’informatique quantique ne faisaient qu’un ?
L'IA et l'informatique quantique : vers une superintelligence ?
La jonction entre l’IA et l’informatique quantique n’est pas qu’une simple innovation technologique, elle peut être également la matrice à partir de laquelle une “superintelligence” pourrait enfin émerger dans l’histoire de l’humanité.
Pourquoi lier ces deux technologies est aussi surprenant que terrifiant ?
Car l’ordinateur quantique peut travailler une information multidimensionnelle complexe bien plus rapidement que tous les ordinateurs classiques.
Par ce potentiel libéré, les algorithmes d’IA, seraient aptes à atteindre le seuil de la “superintelligence” capable d’apprendre, de s’adapter et d’évoluer bien au-delà de notre contrôle.
Aujourd’hui, même l’IA classique n’est pas comprise dans son fonctionnement par les ingénieurs. Mais lorsque cette IA sera “boostée” par la puissance d’un ordinateur quantique (un ordinateur dont la puissance de calcul serait capable de surpasser celle de tous les ordinateurs traditionnels combinés) une entité pourrait être créée dont les intentions, la logique et les capacités d’action nous échapperont complètement.
À l’image d’une fourmi sur le bord d’une autoroute, nos cerveaux de primates limités ne sauraient plus saisir les motivations et les actions d’une telle « superintelligence ».
Cependant ces technologies nous mènent à nous poser certaines questions :
- Comment garantir que cette « superintelligence » œuvre pour le bien de l’humanité ?
- Comment arriverions-nous à la comprendre ?
La course est déjà lancée, et si ces technologies offrent des promesses fascinantes pour la santé, la finance ou la science, elles portent aussi en elles la nécessité de développer un cadre moral et des garde-fous pour éviter de laisser le sort de l’humanité entre les mains d’une intelligence que nous ne pourrions même pas comprendre.
Alors d’après vous, combien de temps nous reste-t-il avant d’être dominé par un être qui nous dépasse ?
Comprendre l'impossible
De nos jours, la compréhension du fonctionnement des intelligences artificielles est l’un des plus grands défis qui se posent par les chercheurs. Ces systèmes, souvent décrit comme des « boîtes noires », sont capables d’atteindre des résultats impressionnants… mais leurs raisonnements demeurent encore largement inaccessibles, même par leurs créateurs.
Face à ce phénomène, les entreprises tel que OpenIA et les équipes de recherche se mobilisent à l’échelle mondiale pour réfléchir à des manières, les plus adaptées et les plus convenables possibles, de rendre intelligibles, accessibles et explicables le fonctionnement des IA. Ces entreprises créent des outils d’interprétabilité, qui visent à identifier les motifs et les logiques internes des algorithmes.
Cette quête de compréhension n’est pas un luxe, mais une nécessité, surtout à l’heure où ces systèmes sont appelés à se combiner avec des ordinateurs quantiques encore plus puissants. Car une IA dopée à l’informatique quantique pourrait rapidement échapper à nos capacités de compréhension, à mesure qu’elle évolue et apprend.
En dépit des efforts ininterrompus déployés par chercheurs et ingénieurs pour découvrir les secrets de l’IA, un constat s’impose : les moyens mettent du temps à s’adapter à cette évolution rapide et exponentielle.
Les intelligences artificielles de nouvelle génération, telles que les grands modèles de langage ou encore les algorithmes de machine learning avancés, se développent si rapidement que les meilleurs outils d’analyse ne sont souvent pas en mesure de suivre.
Les chercheurs, isolés ou confinés dans des laboratoires, manquent de ressources humaines et financières pour comprendre le fonctionnement des « boîtes noires » que l’apprentissage de ces systèmes produit. De leur côté, les entreprises de haute technologie, en proie à la compétition de la performance, investissent indéniablement des ressources puissantes dans l’entraînement, l’optimisation de nouveaux modèles, sans engager forcément le même niveau d’efforts dans leur interprétation ou leur régulation.
Un horizon encore flou
Ainsi, la compréhension des mécanismes internes des intelligences artificielles apparaît plus que jamais comme un impératif : les recherches récentes, comme celles menées par Anthropic, apportent un éclairage inédit sur les logiques profondes qui animent ces systèmes. Ces premières avancées laissent pressentir la possibilité de « lire » et d’interpréter les intentions d’une IA, en rompant avec l’idée d’une boîte noire indéchiffrable.
Il est évident que la démarche est encore à ses débuts. Les outils d’interprétabilité, bien qu’en constante amélioration, ne sont pas encore, au vu des enjeux techniques et autres éthiques, totalement opérationnels. Pendant que les géants de la tech s’attachent à la recherche de la puissance, l’exigence d’explicabilité pourrait peut-être se heurter à la fois aux limites de nos ressources et à celles de nos ambitions.
Seulement l’IA continue de se réinventer, de devenir plus complexe et il nous revient de nous y plier. Peut-être est-ce là le signe qu’une nouvelle ère de recherche et de coopération qui s’ouvre… qui sait ?
L’intelligence artificielle peut-elle, si elle est devenue si sophistiquée, rester à notre portée et surtout à notre service ?
Crédit photo : @ChatGPT